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Produits dangereux : de graves défaillances

 

Produits dangereux, de graves défaillances

Automobile, alimentation, jouets… des produits défectueux, potentiellement dangereux, sont régulièrement mis sur le marché. Fabricants et distributeurs doivent alors organiser un rappel. Un mécanisme pas si bien huilé que ça…

Deux enfants décédés au début de 2022 après avoir mangé une pizza Buitoni contaminée à la bactérie Escherichia coli. Des milliers de femmes réopérées après que leurs implants mammaires se sont rompus. Des cigarettes électroniques qui explosent, des vélos électriques aux freins défectueux, des sèche-linge prenant feu…

Combien d’accidents ou de maladies sont provoqués par des produits dangereux qui n’auraient jamais dû être mis en vente ?

Aucune statistique n’existe. Le calcul s’avère complexe,le lien de cause à effet n’étant pas toujours immédiatement observable. Difficile, par exemple, d’estimer le nombre de morts ou de pathologies qu’occasionnera l’exposition prolongée de la population à l’oxyde d’éthylène. Ce désinfectant cancérogène, mutagène et reprotoxique, qui a continué à être employé sur des aliments importés malgré son interdiction dans l’Union européenne depuis 2011, a été détecté en très faibles doses dans plusieurs milliers de denrées telles que des biscottes,des glaces, des biscuits, des céréales ou des fromages.

Quel que soit le chiffre exact,une chose apparaît certaine: le risque n’est pas négligeable. Nous avons fait le calcul et il s’avère que ce sont, tous secteurs confondus, plus de 3500 références dangereuses qui ont fait l’objet d’une procédure de rappel, en 2021, dans l’Hexagone, par exemple en raison d’éléments détachables sur une peluche pouvant être ingérés par des enfants, de la présence de plomb dans des verres à eau colorés ou encore d’un possible choc électrique avec un fer à friser.

Ce nombre impressionnant de retraits révèle en premier lieu les défaillances des entreprises, mais il interroge aussi sur l’efficacité des contrôles exercés par les pouvoirs publics.En effet,les ressources allouées aux services chargés de cette mission, notamment la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ont fortement diminué ces 15 dernières années. Un rapport sénatorial indiquait, en septembre dernier une perte nette, non compensée par ailleurs,

de près de 10 % d’équivalents temps plein dans cette administration. Et pointait que «cette réduction des effectifs conduifsait à leur mise en tension et menaçait] la bonne exécution des missions [..],en particulier dans les départements les moins dotés ». D’autant que les tâches se sont complexifiées. «Nous réalisons de plus en plus de contrôles dans l’e-commerce, mais aussi les nouveaux circuits de distribution : vente en vrac, drives. », explique Rémy Slove, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRE

Retrouvez le dossier complet de la rédaction de QUE CHOISIR dans le numéro n°619 de décembre 2022